CIKADO KAJ FORMIKO
Libro I,1
Post somero kaj kantad’,
La cikad’,
Hejme plu nenion trovis,
Kiam norda vento blovis :
Ne trovigis ec pecet’
De muŝet’ aŭ de vermet’,
Pro malsato’, ĝi petis truda
Helpon de formik’ apuda,
Prunton nur de ia grajn’
Por plu vivi kiel ajn
Ĝis sezono nova venos.
Diris : « Tion vi reprenos
Antaŭ varmo, besta fid’,
Kapitalon kun profit’. »
Estas ne formik’ donema :
Jen manketo inter svarm’.
« Kion faris vi dum varm’ ? »
Diris ĝi al best’ pruntema.
« Nokte, tage, kantis mi.
Ĉu ne estas tio prava ? »
« Kantis vi, jen mi tre rava !
Nu, dum vintro dancu vi. »
La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’Oût, foi d’animal,
Intérêt et principal. »
La Fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
— Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
— Vous chantiez ? J’en suis fort aise.
Eh bien ! Dansez maintenant. »
— Jean de La Fontaine